vendredi

6'55

Chic - I want your love

lundi

Crash du 15e ciel

On a passé beaucoup de temps ensemble ces derniers jours. Mercredi nuit, toute la journée de jeudi, soirée de vendredi, tout samedi, dimanche jusqu'à 16h... Trop? Samedi soir, toi l'homme de la nuit, tu t'es couché avant minuit, harassé par une fatigue soudaine. Je me suis demandé si c'était la conséquence de notre échange animé de la veille cumulé à cet autre que nous venions d'aborder, ma fébrilité passagère, si c'était une de tes sorties de secours, si je devais te laisser ou rester. Finalement, plus tard, je me suis couchée près de toi, plus près du mur. Je t'ai entendu te relever, allumer deux cigarettes, peut-être te recoucher. Au matin, tu m'as prise dans tes bras pour m'embrasser avant de te rendormir. Ensuite... Ensuite, ton corps sur mon corps, mon sexe emprisonnant le tien, caresses, frôlements, baisers, étreintes, frottements. Le temps s'étire, le trivial devient idéal, la chair laisse place à l'éthéré; intouchables.
Rendus au bout, nous sommes à nouveau deux; tu es là, devant moi, redevenu étranger et je t'en veux. Je t'en veux de m'avoir ramenée, de m'abandonner. Comme un crash; retour à la vie, sous condition humaine. Je suis vide, dépossédée du Tout que tu m'as donné pour me posséder, je n'ai plus rien.

dimanche

Faire la chose

Tu demandes des précisions, tu cherches une explication. Je sens que tu aimerais que je dise "faire l'amour" plutôt que "baiser". Pas seulement parce que "baiser" c'est grossier mais aussi parce que c'est bestial, indigne, impur peut-être même, incorrect tout au moins car je te ferai avouer que tu crois que nous, "on fait l'amour".
Je n'ai pas pu le concéder mais quand je dis "baiser", je préférerais moi aussi que ce soit "faire l'amour". Comme toi, je voudrais croire que nous ne faisons pas que baiser, qu'il y a quelque chose de plus joli, de plus fort, de meilleur, de plus sûr. Je voudrais croire que tu m'aimes bien; que je pourrais t'aimer un peu. Que ce serait encore possible, que l'amour serait encore possible. Aussi tu me sauves quand tu prononces couple, petite amie, etc, tu m'exorcises.
Je fais semblant de me moquer, je fais comme si tout ça n'était pas important comme si je m'en fichais mais c'est tout le contraire.
Quand je fais la chose, avec toi, c'est autre chose, tu sais?...

mardi

Tu dis

Tu dis que tu vas t'occuper de moi, prendre soin de moi. Pourquoi? Pourquoi ferais-tu ça?
Tu dis que je t'ai manqué et me demandes si aussi. Non, tu ne m'as pas manqué. Je ne voulais pas que tu me manques. Même si ce matin, ce midi, tout à l'heure, avant de te retrouver, c'était à en crever, penser que j'allais être contre toi, t'embrasser... du moins j'espérais, follement.

A mon retour, tu voulais qu'on se voie. Je ne pouvais pas, c'était trop, ça ne pouvait pas être vrai ou alors pour me dire que tout était fini peut-être et j'avais pas envie.

Tu as dit que tu voulais dormir avec moi. Nous allions donc nous retrouver. Mais si nous ne nous retrouvions pas, s'il fallait tout recommencer... ou tout oublier?

Je ne pourrai jamais te donner ou te rendre ce que tu m'offres, et pourrai-je supporter que tu me le reproches un jour?

Tu me demandes si je suis amoureuse... C'est quoi l'amour? T'es amoureux, toi? Comment serait-ce encore possible?
Peut-être que tu comprendras quand tu auras mon âge.