dimanche

28

Tu me manques tous les jours, à chaque instant. Aussi, j'essaie de ne pas trop y penser...

mardi

J-1

Je t'aime. Tu dis que tu m'aimes. Cependant tu vas partir, me quitter, pour quelques jours qui seront mois. Tu avais dit que tu ne partirais plus, et pourtant... C'est pourquoi cette dernière nuit, je ne dors pas. Le café, le travail ont bon dos; mon qui-vive, c'est toi. Comment pourrais-je gaspiller ce que j'ai de plus précieux, mes dernières heures à passer au plus près de toi, contre ton corps incandescent qui sait si bien raviver le mien? Je veux profiter de chaque seconde qu'il me reste, puisque je suis condamnée à te perdre avant peu. Nous faisons l'amour, haut, fort, voracement. Puis au lieu de m'endormir du sommeil du juste, je débute mon quart. Tu t'inquiètes de mon éveil quand, toi-même, tu devrais déjà rêver.
Puis vient le détachement, le repos, la respiration appesantie; tu m'échappes déjà... Je retiendrai mon souffle aussi longtemps que possible pour veiller sur le tien, jusqu'à ce que tout disparaisse, toi, moi, ton appartement dans lequel j'ai vécu ma dernière vie, la lumière...

samedi

La séparation

Distance : Air line = 5700km = 8-9h / Route = 7263km.

Tu dis que tu connais ça, que c'est pas la première fois -ni la dernière?-, que tu sais.
Moi, je ne sais pas.

vendredi

La folle journée ou...

... Le mariage de Figaro, Beaumarchais, 1782.

LA COMTESSE. (...) Ah, je l'ai trop aimé ! Je l'ai lassé de mes tendresses et fatigué de mon amour ; voilà mon seul tort (...)
(Acte II, scène 1)

*

La Comtesse. Que vouliez-vous en elle ?
(...)
Le Comte. Je ne sais : moins d’uniformité peut-être, plus de piquant dans les manières, un je ne sais quoi qui fait le charme ; quelquefois un refus, que sais-je ? Nos femmes croient tout accomplir en nous aimant : cela dit une fois, elles nous aiment, nous aiment (quand elles nous aiment) et sont si complaisantes et si constamment obligeantes, et toujours, et sans relâche, qu'on est tout surpris, un beau soir, de trouver la satiété où l’on recherchait le bonheur.
(Acte V, Scène 7)

mercredi

Se 'lover'

Mon amour pour toi -car oui, je t'aime. Depuis très tôt. A la stupéfaction de tous, moi comprise- est: admiration, affection, ardeur, association, attachement, baise, béguin, bouillonnement, chaleur, contemplation, désir, engouement, entente, enthousiasme, estime, feu, folie, goût, inclination, intérêt, ivresse, liaison, penchant, plaisir, relation, sens, sentiment.
Il n'est pas: amourette, amusement -bien que nous nous amusions beaucoup-, aventure -et dieu sait que c’en est une!-, bluette, caprice, flirt, intrigue -même si... Énormément!-, passade, touche.
Pas plus qu'il n'est: amitié, fraternité, tendresse.
Il pourrait être: adoration, concubinage, enfant, mariage.
Il ne se peut...

samedi

Compter

Un jour, j'ai arrêté d'accorder de l'importance aux choses, jusqu'aux êtres parfois même. J'ai cessé de compter les jours, de retenir les dates. Pour que faire? Au bout du compte, retenir, oublier, est-ce que ça change quelque chose? Est-ce que ça change ce qui est, ou sera? Ce qui a été?
N'empêche, aller sans le barda des souvenirs est-il plus facile, plus commode quand vient la nuit ?...

Tu comptes pour moi.
A savoir que tu es important, et aussi que tu sais, les dates, les chiffres, anniversaires, que tu peux rappeler, fêter, commémorer. Te retourner. Contrairement à moi qui ne me retourne jamais après les adieux.

vendredi

Down the road

Deux vieilles jacassent comme des pies, la rangée devant nous. Tu prends aussitôt les mesures qui s'imposent: nous installer à l'autre bout du wagon pour moitié vide. Je m'allonge sur la banquette pour terminer ma trop courte nuit de sommeil. En vain. Tu monopolises mes pensées. J'essaie de ne pas te regarder dormir, de peur de me faire prendre; je tâche de reporter mon attention sur le paysage qui défile en accéléré, sur le vert de la campagne grisé par la fraîcheur matinale, sur les panneaux illisibles des gares que l'on traverse en un instant...

Je suis partie si souvent déjà. Des allers. Des retours. Sans retour... Pourtant, j'espère te garder un peu. Plus. Longtemps. Je veux tout avec toi. Je ne veux plus te quitter.

jeudi

Away we go

Tu m'as invitée à faire le pont avec toi. Un grand pont, un pont de toi à moi. Un qui fait monter la température du dehors et du dedans, un qui mène aux bords de mer.
Il est tôt en ce jour férié qui ne verra pas de grasse matinée mais une traversée à grande vitesse de la campagne française. Tu as relevé les accoudoirs et, allongée de tout mon long sur la banquette, abandonnée à ton corps défenseur, je ne vois plus du paysage que le ciel tombé sur terre en vagues de brouillard, brouillard de rayonnement, de la joie d'être lovée dans tes bras. Comme un ange qui passe...

On prendra la vie comme elle vient On ne sera plus jamais un chien On aura des récompenses On prendra la vie comme on veut
Laisse aboyer les chiens La caravane est loin Laisse aboyer les chiens

Your Thing

now that it's done I hope you don't mind that I put down in words How wonderful life is while you're in the world

mercredi

A coeur vaillant...

J'apprécie un nombre incroyable de choses chez toi, ton sens de l'honneur, ta bravoure, ta magnanimité, tes manières, ton humanité, ton ouverture d'esprit, ta finesse... (*), tes yeux d'un bleu fait de droiture et d'éclairs -qui, s'ils ne m'avaient pas à la bonne, me refroidiraient d'un regard-, ton grain de peau impeccable, ton menton, ta bouche, tes dents si blanches, tes cheveux la couleur de tes cheveux, tes mains ta fraîcheur ton style... ton casque de scooter!!
Et dénombrer ces qualités me tue car je sens bien, telle une grenade à fragmentation dans ma poitrine, à quel point je suis douloureusement éprise, déjà. Et je ne veux pas. Je ne veux dépendre de rien, ni de toi, ni de personne. Je veux être libre. L'amour est la pire des subordinations, vicieuse et vertueuse, déraisonnable...
Et hier soir ça faisait une semaine, et hier soir tu m'as offert des saphirs étoilés, et hier soir j'ai cru crever... Un présent... précieux... comme tes yeux -bleus faits de droiture et d'éclairs, saphirs étoilés...

(*) Je pourrais presque résumer en un mot d'exception, quasi fantasmagorique si ce n'était la réalité: héroïsme.

lundi

Espace insuff. pr nvx messages

Depuis quasiment huit jours nous avons échangé quotidiennement. Et depuis que tu m'as embrassée sur les Champs-Elysées, les premiers mots de mes jours sont les tiens, doux, subtils, sereins ; ils s'égrènent jusqu'au coucher, jusqu'à saturer ma messagerie. Pour recouvrer les mots doux, il me faut alors trancher, décider quel trésor supprimer, lequel protéger. Avant de me souvenir... Recouvrer ses esprits et se rappeler la mort dans l'âme, "qu'il faut se méfier des mots". Supprimer, supprimer, supprimer... Tout effacer. Oublier ces maux, "menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels". S'affranchir. Faire place nette pour la vie.

samedi

Ravir

Nous venions de nous retrouver à Odéon pour notre premier rendez-vous. Et il a mis un genou à terre pour refaire son lacet défait. Au Pub St-Germain où il m'a invitée, nous avons eu l'agrément d'une table à l'écart de la foule du samedi soir, et expressément pour moi, d'un fauteuil "de princesse", fauteuil baroque carrosse, capitonné de velours rouge. Telle une jolie breloque dans son écrin, à l'abri des hommes et du bruit, j'étais peut-être pour toi.

vendredi

6'55

Chic - I want your love

lundi

Crash du 15e ciel

On a passé beaucoup de temps ensemble ces derniers jours. Mercredi nuit, toute la journée de jeudi, soirée de vendredi, tout samedi, dimanche jusqu'à 16h... Trop? Samedi soir, toi l'homme de la nuit, tu t'es couché avant minuit, harassé par une fatigue soudaine. Je me suis demandé si c'était la conséquence de notre échange animé de la veille cumulé à cet autre que nous venions d'aborder, ma fébrilité passagère, si c'était une de tes sorties de secours, si je devais te laisser ou rester. Finalement, plus tard, je me suis couchée près de toi, plus près du mur. Je t'ai entendu te relever, allumer deux cigarettes, peut-être te recoucher. Au matin, tu m'as prise dans tes bras pour m'embrasser avant de te rendormir. Ensuite... Ensuite, ton corps sur mon corps, mon sexe emprisonnant le tien, caresses, frôlements, baisers, étreintes, frottements. Le temps s'étire, le trivial devient idéal, la chair laisse place à l'éthéré; intouchables.
Rendus au bout, nous sommes à nouveau deux; tu es là, devant moi, redevenu étranger et je t'en veux. Je t'en veux de m'avoir ramenée, de m'abandonner. Comme un crash; retour à la vie, sous condition humaine. Je suis vide, dépossédée du Tout que tu m'as donné pour me posséder, je n'ai plus rien.

dimanche

Faire la chose

Tu demandes des précisions, tu cherches une explication. Je sens que tu aimerais que je dise "faire l'amour" plutôt que "baiser". Pas seulement parce que "baiser" c'est grossier mais aussi parce que c'est bestial, indigne, impur peut-être même, incorrect tout au moins car je te ferai avouer que tu crois que nous, "on fait l'amour".
Je n'ai pas pu le concéder mais quand je dis "baiser", je préférerais moi aussi que ce soit "faire l'amour". Comme toi, je voudrais croire que nous ne faisons pas que baiser, qu'il y a quelque chose de plus joli, de plus fort, de meilleur, de plus sûr. Je voudrais croire que tu m'aimes bien; que je pourrais t'aimer un peu. Que ce serait encore possible, que l'amour serait encore possible. Aussi tu me sauves quand tu prononces couple, petite amie, etc, tu m'exorcises.
Je fais semblant de me moquer, je fais comme si tout ça n'était pas important comme si je m'en fichais mais c'est tout le contraire.
Quand je fais la chose, avec toi, c'est autre chose, tu sais?...

mardi

Tu dis

Tu dis que tu vas t'occuper de moi, prendre soin de moi. Pourquoi? Pourquoi ferais-tu ça?
Tu dis que je t'ai manqué et me demandes si aussi. Non, tu ne m'as pas manqué. Je ne voulais pas que tu me manques. Même si ce matin, ce midi, tout à l'heure, avant de te retrouver, c'était à en crever, penser que j'allais être contre toi, t'embrasser... du moins j'espérais, follement.

A mon retour, tu voulais qu'on se voie. Je ne pouvais pas, c'était trop, ça ne pouvait pas être vrai ou alors pour me dire que tout était fini peut-être et j'avais pas envie.

Tu as dit que tu voulais dormir avec moi. Nous allions donc nous retrouver. Mais si nous ne nous retrouvions pas, s'il fallait tout recommencer... ou tout oublier?

Je ne pourrai jamais te donner ou te rendre ce que tu m'offres, et pourrai-je supporter que tu me le reproches un jour?

Tu me demandes si je suis amoureuse... C'est quoi l'amour? T'es amoureux, toi? Comment serait-ce encore possible?
Peut-être que tu comprendras quand tu auras mon âge.

mercredi

What have I become?

Dans tes mails et sms, tu m'appelles "ma jolie". Tu n'es pas convaincu par Kim Kardashit nue dans sa cuisine; tu dis que... "ça fait pas forcément rêver", que... "tu préfères me mater moi dans la douche"; tu dis n'importe quoi. Ne vois-tu pas que j'ai mille ans, ne vois-tu comme je suis rompue, vidée, fanée, ou fais-tu semblant? Comment peux-tu? me toucher? avoir envie de moi?
Quand le jour, partial, lève le voile, il te dénude et me déchire. Vous me donnez tous deux le temps pour réaliser la méprise de ce corps mâle, fort, et de mon être déchiré, stérile. Tels le jour, le contre-jour; le canon, l'explosion; l'endroit, le revers; la grâce, la disgrâce; l'amour, la cendre.

dimanche

Second tour /4

J'attends ce moment depuis le commencement, à chaque point du jour.
Je m'aventure enfin sur ton territoire. Je tends une main en douce, et me risque à survoler ta peau, à effleurer les parties exposées de ton corps, presser graduellement la chair de tes pectoraux de la paume, ficher délicatement l'index dans ton biceps, afin de m'assurer de la réalité du prodige.

Second tour /3

Combien d'aurores m'ont tenaillée avant que j'ose te frôler alors que tu dormais?

Second tour /2

Tu reposes, nu, à côté de moi.
Profitant de ton inconscience il me suffirait d'ouvrir la main pour t'atteindre. Pourtant je ne réussis pas à croire cette intimité, à penser que ce corps abandonné au sommeil s'abandonne aussi à moi, que j'ai bien le droit de partager cette intimité délicieuse.

Second tour /1

Réveillée par l'aube, je t'observe. Contre toi de près, de plus loin à l'autre bout du lit, je varie l'angle de vue. Tes sourcils impérieux, tes cils étoffés, ton nez fin, ta peau sans défaut, ta mâchoire dessinée, ta barbe naissante, ton port altier, tes pectoraux tes épaules bien découplés...
Mes yeux incrédules se repaissent sans se lasser de cette belle mécanique et je me garde de te toucher de peur de rompre le charme. Je reste là tel le chat guette la souris, prête à bondir sur la proie au moindre frémissement.

lundi

De 0 à 12

Je ne sais pas depuis quand ça dure; je ne compte pas. Un certain temps. Un moment. Je ne pleure plus. Je n'ai presque plus mal. Tu as balayé la tempête en moi. Circonspecte, je fouille et retourne mes tripes à la recherche de ma vieille bile de colère, chagrin, peur. La peur subsiste mais tel un sémaphore et non un brisant; le chagrin hypnotisé s'endort; la colère, la haine ne me consument plus, comme désintégrées. Grave, je sonde mon cœur à la recherche de la pointe qui transperce crucifie l'écorchée. A plaisir. Que reste-t-il du fort coup de vent, de l'ouragan?
Vitesse en nœuds: moins de 1. Vitesse en km/h: moins de 1.

samedi

L'éveil

Tu travailles la nuit. De ce fait tu te lèves tard. Et tu appelles en conséquence.
Quelquefois je pense qu'un jour viendra, où, las, tu n'appelleras pas. Assommé d'être condamné à téléphoner dès le lever.
Je comprendrai...
Je comprends toujours.

mercredi

Débat d'entre-deux-tours

Après notre première nuit, je me suis enfuie avec l'un des plus beaux souvenirs de ma vie. Quitte à ne pas y revenir.

samedi

Bref, il m'a acheté une brosse à dents.

Bref, on est allé au ciné, au resto, au soleil, au lit, au théâtre, sous la pluie, aux expos, aux terrasses de cafés, au concert... De concert.
Bref, il m'a acheté une brosse à dents.

Cette brosse à dents, j'ai du mal à y croire; je n'y crois pas vraiment.
J'aurai(s) ma brosse à dents chez lui; une brosse à dents pour quand je n'aurai(s) pas la mienne avec moi (?).
Certaines rêvent d'une bague au doigt; moi, j'aurais jamais osé rêver d'une brosse à dents.

vendredi

Dont le charme, l'agrément est extrême

Il cille: "Adorable"... comme un petit chat?" C'est drôle, R. aussi tique sur ce mot qu'il déteste. Moi c'est "gentil", mot galvaudé, qui dit tout et son contraire, qui ne veut plus rien dire.
"Non, pas comme un "petit chat"... Mais comment dire?
Littré donne cette définition: "Par exagération, se dit de tout ce que l'on estime ou on aime extrêmement." Alors, oui, sans doute, j'exagère. Et dans le même temps, si le mot dépasse ma pensée, il réfrène et condense tous les autres: charmant -comme le Prince, à ses heures-, attentionné, courtois, bien élevé, généreux, élégant, soigné... Bien fait bien mis bien pris bien tourné. Délectable? délicieux? à l'image de tout ce que tu m'offres à ce jour? Parce que, jusqu'ici, c'est sans faute, immaculé, idyllique. Terrifiant. Menaçant, si j'y pense un peu trop. Alors, je ne pense plus, je redeviens un grand vide, que je remplis d'accessoire... en attendant...

"L'important, c'est pas la chute..."

mercredi

JB émoi

C'est une pièce du 17e siècle. De bons et beaux mots pour dire tous les maux. Universel-s. Intemporel-s.
Théâtre à l'italienne. Charmant. Parterre plein d'un jeune public. Un peu trop peut-être pour entendre les formules magiques, "un merveilleux effet", l'amour.
- Tous les hommes sont semblables par les paroles ; et ce n’est que les actions, qui les découvrent différents.
- Puisque les seules actions font connaître ce que nous sommes ; attendez donc au moins à juger de mon cœur par elles, et ne me cherchez point des crimes dans les injustes craintes d’une fâcheuse prévoyance. Ne m’assassinez point, je vous prie, par les sensibles coups d’un soupçon outrageux ; et donnez-moi le temps de vous convaincre, par mille et mille preuves, de l’honnêteté de mes feux.

Incantation. Jeu. Homme. Femme. Acteurs. Spectateurs. Quatre chaises de velours sang et dorures. Ton parfum. Ta main. La chaleur. La lumière sur ton visage de profil tendu vers la scène; une lumière du dedans qui dépasse celle du dehors; irradie. Mon affaire n'est plus là mais ici maintenant et je me demande si je rêve encore, combien de temps?
1'24

mardi

270Z

8h30 de trajet. C'est long, court, relatif. Causerie entre non-causants, mal-causants. Feulements nocturnes pour l'un, sommeil pour l'autre. Déjeuner "comme avant", quand la belle-fille n'était pas l'ex. Retour aux sources. Ma mère, sa vitalité malgré la vieillesse la chute le déclin. La Louve écorchée mais saine et sauve, so far. Le froid. Traverser le petit matin le pain dominical Saint-Pierre Les Quatre-Moulins pour rentrer à la maison. Jouer au Scr*bble plusieurs parties. Déjeuner de crabe langoustine kouign amann. Respirer la mer au Conquet. Trépider au rythme des diesels de l'Enez Eussa. Passer Saint-Mathieu. Rentrer à la maison. Rejouer en buvant un thé. Ne pas dîner ici mais avec la Louve. Contrarier Maman. Fâcher Maman. Partir avec le souvenir chronique d'un baiser consenti du bout des lèvres. Venez comme vous êtes, amitié Big, Mc. Le froid encore, malgré le pull 100% laine tricoté main, le sac de couchage, la couette. Thé. Causerie entre mal-causantes. Douche. Café. Eoliennes. Pluie. Apéro. Tempête. Couscous. Thé à la menthe. Indigestion. Trois siestes: une par canapé, un dans son lit. Thé, citrate de b*taïne, M*alox. Départ. Voie express. Philosophie de comptoir automobile autoroute crevaison. Kit de réparation pneu. Faillite. Dépanneur, gentiment alcoolisé. Taxi, contrôlé en excès de vitesse, pour avoir voulu manger son Mc D* un peu trop chaud. Ibis au coeur du vieux Mans. 2AM. Le froid toujours. La douche brûlante. La nuit trop courte. Canal, 'Revenge', déjà vu mais revu avec joie. Arte, 'Opération retour: (d)écrire l'expérience de la guerre'. Taxi. Café. Gare. TER. Chien d'aveugles. Bus, presque aussi long que le trajet du Mans. Home, sweet sweet sweet home. Ne plus sortir. Dormir. Avec ton odeur. En partant, à mon cou comme un trophée. Là-bas, comme un soupçon de courage. En rentrant, comme porte-bonheur contre le porte-monnaie. Ici, serrée sur mon cœur.

mercredi

Mec, tombe, à côté

Hier, on était mardi. Mardi 14. Février. Saint-Valentin.
J'avais deux invitations pour assister à l'adaptation théâtrale d'un roman suédois. Le roman, je l'avais lu il y a un bail; je me rappelais plus bien, juste j'avais aimé.
Nomination Molière 2011, j'ai proposé à un collègue de boulot de m'accompagner à une pièce de qualité... Ouais. Je me rappelais plus bien. "Une vraie histoire d’amour qui raconte l’union des corps, puis des cœurs." Ah! J'aurais mieux fait de me rappeler, ouais! Imagine la gueule du collègue de boulot. Un 14 février. A ton avis, il pense quoi? "A la même chose que vous, gros dégoûtant!" Sauf que, à moins que, "mon inconscient", j'avais pas prémédité. Même qu'au départ, il était question qu'on aille au cinéma.
"Pièce tendre et caustique", ouais. Seulement j'osais même pas rire, pétrifiée que j'étais de cette nouvelle bourde -oui, j'ai déjà un précédent avec le collègue en question. Le jour où il m'a envoyé un mail pour m'inviter à prendre un café, j'ai dit ok en mettant dans la boucle un autre collègue qui avait été oublié dans l'invitation. En fait, y'avait pas d'oubli. L'invit', c'était pour moi. Pas pour le collègue-. Nouvelle bourde, donc. Emmener un mec-qui-s'intéresse voir une histoire d'amour un jour de Saint-Valentin! Je suis sûre qu'on l'a lui avait jamais faite encore, celle-là.
Pendant la pièce nos genoux se sont frôlés; au café qui a suivi la pièce, nos pieds se sont cognés; à chaque fois je me demandais si c'était voulu ou non. A la sortie du café, le mec-qui-s'intéresse a carrément demandé, ma vie amoureuse, toussa; je savais pas quoi dire. Sur le quai du métro, j'ai tendu la joue ostensiblement. Il m'a semblé qu'il hésitait. Il a simplement serré mon bras en me bisant. Je me suis enfuie, le cœur à côté. A la sortie du métro, j'ai reçu un sms qui regrettait le départ précipité et souhaitait me retrouver immédiatement.
J'ai dit non. J'ai dit plus tard. J'ai demandé si je pouvais dormir d'abord.
C'aurait pu être une chouette Saint-Valentin.

mardi

Blue Jeans

"Love you more
Than those bitches before"