lundi

Crash du 15e ciel

On a passé beaucoup de temps ensemble ces derniers jours. Mercredi nuit, toute la journée de jeudi, soirée de vendredi, tout samedi, dimanche jusqu'à 16h... Trop? Samedi soir, toi l'homme de la nuit, tu t'es couché avant minuit, harassé par une fatigue soudaine. Je me suis demandé si c'était la conséquence de notre échange animé de la veille cumulé à cet autre que nous venions d'aborder, ma fébrilité passagère, si c'était une de tes sorties de secours, si je devais te laisser ou rester. Finalement, plus tard, je me suis couchée près de toi, plus près du mur. Je t'ai entendu te relever, allumer deux cigarettes, peut-être te recoucher. Au matin, tu m'as prise dans tes bras pour m'embrasser avant de te rendormir. Ensuite... Ensuite, ton corps sur mon corps, mon sexe emprisonnant le tien, caresses, frôlements, baisers, étreintes, frottements. Le temps s'étire, le trivial devient idéal, la chair laisse place à l'éthéré; intouchables.
Rendus au bout, nous sommes à nouveau deux; tu es là, devant moi, redevenu étranger et je t'en veux. Je t'en veux de m'avoir ramenée, de m'abandonner. Comme un crash; retour à la vie, sous condition humaine. Je suis vide, dépossédée du Tout que tu m'as donné pour me posséder, je n'ai plus rien.