lundi

De 0 à 12

Je ne sais pas depuis quand ça dure; je ne compte pas. Un certain temps. Un moment. Je ne pleure plus. Je n'ai presque plus mal. Tu as balayé la tempête en moi. Circonspecte, je fouille et retourne mes tripes à la recherche de ma vieille bile de colère, chagrin, peur. La peur subsiste mais tel un sémaphore et non un brisant; le chagrin hypnotisé s'endort; la colère, la haine ne me consument plus, comme désintégrées. Grave, je sonde mon cœur à la recherche de la pointe qui transperce crucifie l'écorchée. A plaisir. Que reste-t-il du fort coup de vent, de l'ouragan?
Vitesse en nœuds: moins de 1. Vitesse en km/h: moins de 1.

samedi

L'éveil

Tu travailles la nuit. De ce fait tu te lèves tard. Et tu appelles en conséquence.
Quelquefois je pense qu'un jour viendra, où, las, tu n'appelleras pas. Assommé d'être condamné à téléphoner dès le lever.
Je comprendrai...
Je comprends toujours.

mercredi

Débat d'entre-deux-tours

Après notre première nuit, je me suis enfuie avec l'un des plus beaux souvenirs de ma vie. Quitte à ne pas y revenir.

samedi

Bref, il m'a acheté une brosse à dents.

Bref, on est allé au ciné, au resto, au soleil, au lit, au théâtre, sous la pluie, aux expos, aux terrasses de cafés, au concert... De concert.
Bref, il m'a acheté une brosse à dents.

Cette brosse à dents, j'ai du mal à y croire; je n'y crois pas vraiment.
J'aurai(s) ma brosse à dents chez lui; une brosse à dents pour quand je n'aurai(s) pas la mienne avec moi (?).
Certaines rêvent d'une bague au doigt; moi, j'aurais jamais osé rêver d'une brosse à dents.

vendredi

Dont le charme, l'agrément est extrême

Il cille: "Adorable"... comme un petit chat?" C'est drôle, R. aussi tique sur ce mot qu'il déteste. Moi c'est "gentil", mot galvaudé, qui dit tout et son contraire, qui ne veut plus rien dire.
"Non, pas comme un "petit chat"... Mais comment dire?
Littré donne cette définition: "Par exagération, se dit de tout ce que l'on estime ou on aime extrêmement." Alors, oui, sans doute, j'exagère. Et dans le même temps, si le mot dépasse ma pensée, il réfrène et condense tous les autres: charmant -comme le Prince, à ses heures-, attentionné, courtois, bien élevé, généreux, élégant, soigné... Bien fait bien mis bien pris bien tourné. Délectable? délicieux? à l'image de tout ce que tu m'offres à ce jour? Parce que, jusqu'ici, c'est sans faute, immaculé, idyllique. Terrifiant. Menaçant, si j'y pense un peu trop. Alors, je ne pense plus, je redeviens un grand vide, que je remplis d'accessoire... en attendant...

"L'important, c'est pas la chute..."

mercredi

JB émoi

C'est une pièce du 17e siècle. De bons et beaux mots pour dire tous les maux. Universel-s. Intemporel-s.
Théâtre à l'italienne. Charmant. Parterre plein d'un jeune public. Un peu trop peut-être pour entendre les formules magiques, "un merveilleux effet", l'amour.
- Tous les hommes sont semblables par les paroles ; et ce n’est que les actions, qui les découvrent différents.
- Puisque les seules actions font connaître ce que nous sommes ; attendez donc au moins à juger de mon cœur par elles, et ne me cherchez point des crimes dans les injustes craintes d’une fâcheuse prévoyance. Ne m’assassinez point, je vous prie, par les sensibles coups d’un soupçon outrageux ; et donnez-moi le temps de vous convaincre, par mille et mille preuves, de l’honnêteté de mes feux.

Incantation. Jeu. Homme. Femme. Acteurs. Spectateurs. Quatre chaises de velours sang et dorures. Ton parfum. Ta main. La chaleur. La lumière sur ton visage de profil tendu vers la scène; une lumière du dedans qui dépasse celle du dehors; irradie. Mon affaire n'est plus là mais ici maintenant et je me demande si je rêve encore, combien de temps?
1'24

mardi

270Z

8h30 de trajet. C'est long, court, relatif. Causerie entre non-causants, mal-causants. Feulements nocturnes pour l'un, sommeil pour l'autre. Déjeuner "comme avant", quand la belle-fille n'était pas l'ex. Retour aux sources. Ma mère, sa vitalité malgré la vieillesse la chute le déclin. La Louve écorchée mais saine et sauve, so far. Le froid. Traverser le petit matin le pain dominical Saint-Pierre Les Quatre-Moulins pour rentrer à la maison. Jouer au Scr*bble plusieurs parties. Déjeuner de crabe langoustine kouign amann. Respirer la mer au Conquet. Trépider au rythme des diesels de l'Enez Eussa. Passer Saint-Mathieu. Rentrer à la maison. Rejouer en buvant un thé. Ne pas dîner ici mais avec la Louve. Contrarier Maman. Fâcher Maman. Partir avec le souvenir chronique d'un baiser consenti du bout des lèvres. Venez comme vous êtes, amitié Big, Mc. Le froid encore, malgré le pull 100% laine tricoté main, le sac de couchage, la couette. Thé. Causerie entre mal-causantes. Douche. Café. Eoliennes. Pluie. Apéro. Tempête. Couscous. Thé à la menthe. Indigestion. Trois siestes: une par canapé, un dans son lit. Thé, citrate de b*taïne, M*alox. Départ. Voie express. Philosophie de comptoir automobile autoroute crevaison. Kit de réparation pneu. Faillite. Dépanneur, gentiment alcoolisé. Taxi, contrôlé en excès de vitesse, pour avoir voulu manger son Mc D* un peu trop chaud. Ibis au coeur du vieux Mans. 2AM. Le froid toujours. La douche brûlante. La nuit trop courte. Canal, 'Revenge', déjà vu mais revu avec joie. Arte, 'Opération retour: (d)écrire l'expérience de la guerre'. Taxi. Café. Gare. TER. Chien d'aveugles. Bus, presque aussi long que le trajet du Mans. Home, sweet sweet sweet home. Ne plus sortir. Dormir. Avec ton odeur. En partant, à mon cou comme un trophée. Là-bas, comme un soupçon de courage. En rentrant, comme porte-bonheur contre le porte-monnaie. Ici, serrée sur mon cœur.