vendredi

Toasts de Nutell*

Nous sommes sortis ensemble durant trois mois. Trois mois de tout: légèreté, sexe, correspondance, littérature, cinéma, fête, plaisir, épreuve, chagrin, bienveillance, douceur, caprice, cassure.
Tu m'as charmée le temps de prendre un café, fait virevolter dans les couloirs du métro, perdre la tête sur le plancher de l'appartement qu'une Céline te prêtait comme tu déménageais. Tu pansais mon âme inquiète de ton expérience de ton éloquence de ta belle philosophie de la vie; tu polissais mon corps du tien; "d'amour et d'eau fraîche", je n'avais plus faim.
Mon père est mort; tu es resté, persévérant à me faire du bien. J'avais vraiment mal; ce bien était vraiment bien. Alors j'ai voulu que ça dure et je t'ai demandé de penser à demain. Plus d'au jour le jour, plus d'intermittence. Quand nous nous sommes revus, tu as dit que c'était fini -"Ok"- et demandé si je voulais qu'on en parle -"Non"-.
Depuis, nous avons à nouveau baisé deux trois fois; la chair est faible, tu me charmes toujours le temps de prendre un café. Depuis, nous aurions couché bien plus de deux trois fois si j'avais toujours répondu à tes invitations, appels, sms.
Cela fait plus d'un an que tu as décidé d'arrêter là, et presque autant que tu en as après moi. Pourquoi? Je sais, tu m'as déjà dit "préférer la qualité à la quantité" quand je te suggérais d'aller voir ailleurs. Mais pourquoi insister? Si tu m'as fait du bien, à présent tu m'escagasses. Je voudrais que tu m'oublies. Laissons le passé au passé, mon précieux, si fragile, souvenir.